Traverser du Nord au Sud l’Islande à pied ça vous tente ?
Mathis Behaegel l'a fait, comme lui avait murmuré sa petite voix intérieure. Il l'a fait à sa façon, loin des touristes en traçant son propre chemin, en faisant confiance en son destin. Malgré son jeune âge, Mathis fait déjà partie de ces grands aventuriers qui n'ont pas froid aux yeux et pour qui rien n'est impossible.
Plus connu sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "la Tortuga" (en Espagnol), la tortue (en Français), il a déjà visité 25 pays, 4 continents et parcouru plus de 10 000 kilomètres.
Passionné de montage vidéo, il partage avec talent ses road trip sur internet avec cette réelle envie de transmettre son expérience à ceux qui voudraient marcher à leur tour dans ses traces.
Lors de ses expéditions, il part caméra au poing pour réaliser ses films / documentaires, afin de transmettre sa passion pour les voyages, mais aussi pour diffuser un message ou un enseignement sur ce qu'il a vécu. Grand amoureux de la nature et des grands espaces, il est un fervent défenseur de l'environnement.
Dans son blog voyage Tortuga Vidéos, il présente le récit détaillé de toutes ses aventures pour qu'à leur tour, ses abonnés puissent devenir, comme il le dit si bien, "des explorateurs qui voyageront en respectant l'Humain et la Nature".
La tortuga explore, expérimente, recherche l'inconnu, prend le temps du voyage mais ne s'arrête jamais. La Tortuga apprend en marchant à son rythme. La Tortuga n'a pas peur d'échouer, de tomber, de rouler, de se retourner. Elle réussit en essayant, en avançant et allant toujours de l'avant.
Mais qui est vraiment la Tortuga ou plutôt qui est Mathis ?
Lors de notre entretien, il me confie qu'il a débuté sa carrière un peu comme tout le monde et commence à me décrire son parcours : "après mes études de communication, j'ai travaillé entre quatre murs, dans un bureau. J'étais plutôt bien payé, mais ce n'est pas la vie à laquelle j'aspirais. Alors, du jour au lendemain, j'ai décidé de reprendre mon destin en main. Après un tour du monde en solitaire, j'ai décidé de traverser l'Islande à pied en solitaire, du Nord au Sud et d'en réaliser un film. J'ai donc changé radicalement de vie. Aujourd'hui, je souhaite partager mon histoire pour inspirer, je l'espère, d'autres personnes."
Mathis ajoute : "en 2016, j'ai créé ma chaîne YouTube Tortuga Vidéos, dans laquelle je publie les vidéos de mes aventures à travers le monde: Bolivie, Pérou, Mexique, le Vietnam, Thaïlande, Ecosse, Turquie... Durant une courte période de retraite dans un monastère bouddhiste, je me suis même glissé dans la peau d’un moine en Asie du sud-est. Ce qui ne devait être qu’une année sabbatique à la fin de mes études, s’est finalement transformé en véritable mode de vie.
En 2020, je deviens officiellement Influenceur Voyage."
Quand il ne parcourt pas le monde, Mathis pense déjà au prochain voyage, mais il cherche toujours un sens à donner à chacun de ses départs. Son voyage en Islande n'était pas qu'un simple défi personnel, il souhaitait en tirer un documentaire pour sensibiliser le grand public sur une cause importante à ses yeux : le réchauffement climatique.
Crédit photo : Mathis Behaegel
Crédit photo : La Tortuga
Comme il me l'explique : « L'Islande, est une île connue pour ses grands glaciers qui font vivre plusieurs centrales hydroélectriques, mais ils pourraient être amenés malheureusement à disparaître un jour. D'après les scientifiques, l'un des plus grands glaciers d'Europe, appelé le Vatnajökull, n'existera plus dans 200 ans à cause de la hausse des températures. Ce serait une véritable catastrophe pour l'environnement. Cette disparition annoncerait de profonds changements dans les conditions météorologiques, les cours d’eau, la flore et la faune, l’activité volcanique et la masse terrestre de l’île. Abritant plusieurs volcans en activité, la fonte du plus grand glacier d’Europe, comme les autres glaciers d’ailleurs, relâchera la pression jusque là exercée sur la roche. Les volcans rentreront alors plus souvent en irruption, provoquant des Jökulhlaup, c'est à dire des vidanges brutales de lacs glaciaires dévastant tout sur leur passage. Cela aura aussi des répercussions certaines sur l'écosystème et toute l'activité mondiale avec notamment le blocage du trafic aérien, comme on a pu le voir en 2010, avec l'irruption du désormais très célèbre volcan Eyjafjallajokull. Pour alerter l'opinion publique, j'ai donc traversé à pied l'Islande de l'extrême Nord à l'extrême Sud et parcouru plus de 350 km en solitaire. Le problème avec l’Islande, c’est le tourisme de masse qui s’agglutine sur les lieux touristiques situés tout autour de l’île. Le meilleur moyen pour moi de vivre pleinement cette aventure, c’était de marcher là où personne ne passait : c’est à dire par le centre de l’île où personne n'habite à cause des conditions extrêmes. Quasiment rien ne pousse là-bas et rien ne vit à part des essaims de mouches qui me suivaient durant toute la journée, attirées par la chaleur de mon corps. Fouler les « highlands » de l’Islande, c’est se retrouver sur la Terre des millions d’années auparavant. Le sentier, non balisé, que j'ai suivi passait par le cœur vraiment sauvage de l’île où la météo peut s’avérer très chaotique, malgré mon départ en plein mois de juillet. Le climat de l'Islande, reste imprévisible, été comme hiver. J'ai dû affronter des vents violents, traverser des gués à l’eau glacial et au fort courant Dans cette aventure, j'ai voulu montrer, loin des sentiers battus, la nature à l'état pur, la beauté, la force mais aussi la fragilité de cette "terre de glace et de feu". Pour des raisons évidentes de sécurité, j'étais suivi à distance par mon équipe de production et d'assistance en voiture 4x4 . C'est pour cela que j'ai décidé de compenser l'empreinte carbone de tous nos déplacements avec l'association My climate, grâce à laquelle on a pu calculer notre impact sur le climat lors de nos transports et proposer une somme d'argent équivalente pour limiter celle-ci, qui pourra servir par exemple à investir dans des panneaux solaires. »
Crédit photo : Mathis Behaegel
Mais ne vous-y méprenez pas. Etre aventurier n'est pas de tout repos, ni à la portée de tout le monde.
Mathis tient à préciser : "je suis passionné de voyage et d’aventure… mais je reste quand même un amateur ! Partir à l’aventure ne se fait pas sur un simple coup de tête, cela peut présenter de nombreux risques. C'est pourquoi, je me prépare longtemps à l’avance. Il fallait d’abord bien s’entourer : j’ai cherché et contacté des personnes ayant déjà effectué ce périple, pour qu’elles puissent m’apporter leur aide. J’ai ensuite acheté des cartes de l’Islande et téléchargé un itinéraire qui avait été tracé par un aventurier ayant déjà effectué ce parcours, que j’ai adapté en fonction des cartes récentes et que j’ai rentré sur mon GPS. J'ai aussi averti les services de secours sur place, en partageant mon itinéraire détaillé sur le site internet safetravel.is. Vous devez donc non seulement acquérir de l’expérience pour être prêt le jour J, physiquement et mentalement, mais vous devez aussi effectuer quelques démarches administratives et surtout acheter un équipement adapté qui tienne la route. Le climat islandais nécessite des équipements résistants aux fortes intempéries : un bon duvet qui protège du froid, un tapis de sol hermétique, une tente qui résiste à des vents extrêmes. Pour pouvoir acquérir tout ce matériel, je me suis donc inscrit sur la plateforme de financement participatif Globe Dreamers. "
Tout cela, Mathis vous l'expliquera dans son blog voyage Tortuga Vidéos pour faire de vous de véritables apprentis explorateurs. Alors, allons-y mes tortues :-)
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Ses aventures passées :
2 020 :
- traversée à pied la haute traversée de Belledonne,
- tour du Mont-Blanc,
- chemin de Stevenson avec un âne,
- road-trip en Israël, Palestine, Jordanie,
2 019 :
- randonnée dans les montagnes de Datça en Turquie,
- traversée à pied du Nord au Sud de l'Islande,
- road-trip en Ecosse,
2 018 :
- road-trip en Turquie (Sud-Ouest), Thaïlande (Nord),
- immersion au sein du monastère bouddhiste Wat Pa Tam Wua,
- road-trip au Pérou, Bolivie
Pour conclure, la citation de Paul-Émile Victor illustre bien la démarche de Mathis Behaegel :
"Vivre, c'est se réveiller la nuit dans l'impatience du jour à venir, c'est s'émerveiller de ce que le miracle quotidien se reproduise pour nous une fois encore, c'est avoir des insomnies de joie."
Paul-Émile Victor (28 juin 1907 - 7 mars 1995) est un explorateur polaire, scientifique, ethnologue et écrivain français. »
Buen camino :-)
Lionel de Compostelle
Crédit photo : Mathis Behaegel
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Buen camino !!! Lionel de Compostelle