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Pauline, sur le chemin de la vie et de Compostelle

Dernière mise à jour : 2 févr.



A 33 ans, Pauline Wald se définit aujourd'hui avant tout comme une voyageuse des Mondes, mais elle a passé la première partie de sa vie à suivre l’autoroute de la réussite.


Après une prépa et une école de commerce, elle a commencé à travailler dans le secteur bancaire à Paris. Malgré cette voie royale qui lui promettait une belle « carrière », au bout de 3-4 ans, elle se questionna sur le sens de sa vie. Comme elle me le confie, sur le papier, elle avait « tout » pour être heureuse selon les critères de la société bien pensante, mais au fond elle avait la sensation de s’éteindre à petit feu.


Pour retrouver sa flamme intérieure, elle décida de reprendre en 2013 des études de psychologie à distance, puis de s'accorder une année sabbatique pour parcourir le monde. Lors de ses différents voyages en Inde, en Nouvelle-Zélande, au Mexique ou encore au Pérou, elle est partie à la recherche de réponses en interrogeant toutes les personnes inspirantes qu'elle rencontrait en chemin, en leur posant toutes les questions existentielles mais essentielles qu'elle s'était déjà posées : « Comment rester en bonne santé ? », « C’est quoi le bonheur ? », « Quel message laisserais-tu à ton jeune toi ? », « Quel est le sens de la Vie ? ».


Lors de notre entretien, la première question que j'ai à mon tour envie de lui poser, c'est quel est aujourd'hui son rêve ? Avant de me répondre Pauline lève la tête en l'air puis me répond en souriant : « c'est justement ce que l'on me demande le plus souvent, quand j'anime une conférence. Cela m’a été demandé notamment lors de la dernière soirée de projection de mon film « Chemins de Vie, Marcher vers son Essentiel". Si tu m’avais demandé quel était mon rêve il y a 10 ans, je t’aurais dit que c’est d’avoir un bon travail bien payé, me marier, d'avoir des enfants, d'acheter un bien immobilier etc... ⁣J’aurais répondu de façon très automatique, sans trop me poser de questions, mais avec du recul, je vois bien que ce rêve était teinté de construction sociale. Je rêvais de cela, car on m’avait appris que c’était ça le bonheur, mais mon « vrai » rêve se cachait en moi, quelques couches plus en profondeur. ⁣Aujourd’hui, je te dirais que mon rêve est de faire un autre documentaire qui explorerait l’être humain, d'écrire un livre, d'avoir une maison dans la nature ou bien de devenir thérapeute. Mais en y réfléchissant encore plus profondément, je crois que mon rêve est d'apporter qui je suis au monde, dans la liberté et dans la joie, peu importe la forme que ça prend. Je vois d'ailleurs le travail, comme une occasion d'apporter notre note de musique au monde.

Crédit photo : Pauline Wald


C'est marrant, à travers la question du rêve ou du sens à donner à sa vie, je revois la jeune « Pauline enfant », qui voulait avoir de bonnes notes, faire partie des « meilleures élèves» de la classe. A travers ta question, je revois aussi la « Pauline jeune adulte » qui voulait gagner toujours plus d’argent et gravir les échelons de la hiérarchie, avec ce fort désir d’exister et d’être aimée. Pendant longtemps, j’ai donné à l'école mon pouvoir aux instituteurs et professeurs, à mes parents, à mes patrons, à des amis, des médecins ou thérapeutes... J’ai cru que d’autres personnes savaient mieux que moi ce que je devais faire de ma vie. J’écoutais leurs conseils, je me soumettais à leur parole. Au fond, j’avais envie que quelqu’un décide pour moi. C’est tellement plus rassurant que l’on nous dise quoi faire. Puis, je me suis rendue compte qu’aucune des personnes à qui j’avais donné mon pouvoir n’avait réellement de réponses. Aucune de ces personnes ne savaient mieux que moi ce qui était bon pour moi. Elles avaient des idées basées sur leur propres filtres de la réalité, sur leurs propres peurs, sur leurs expériences passées. Finalement, ils étaient comme moi, des élèves de la Vie, à essayer, à tomber, à se tromper et à se relever. Les personnes qui m’ont le plus guidée ont été inspirantes pour moi surtout par leur façon d’être et non pas par leur conseils. Quand je l’ai compris, ça a été un grand soulagement : si personne ne “sait” vraiment, si personne n’a de réponses universelles, alors je peux être le capitaine de mon propre navire. Alors je peux expérimenter la Vie comme je l'entends. Alors je peux enfin m’écouter. C'est peut-être cela la vraie liberté? »


A l’aube de ses 30 ans, Pauline a en effet écouté sa petite voix et décida de quitter sa vie parisienne stressante. En 2017, elle s'est mise à marcher seule avec pour seule maison son sac à dos, en direction de Compostelle en partant symboliquement de Strasbourg, ville où elle est née et où elle a grandi. Durant ses 4 mois de marche à travers la France et l’Espagne, elle a parcouru environ 2 000 km à pied.


Au fil de notre discussion, Pauline m'explique pourquoi elle est partie sur le chemin de Saint-Jacques : « lorsque j’ai quitté mon travail pour partir marcher, on m’a dit que j’allais perdre des trimestres pour la retraite. J’ai répondu que je partais justement « en retraite». ⁣Dans le mot « retraite », il y a « retrait », c'est le fait de se retirer du monde, de notre quotidien parfois routinier et oppressant. Je suis persuadée que ces retraits réguliers sont nécessaires, pour mieux vivre dans le monde, pour y revenir plus tard avec l’esprit beaucoup plus clair. En interviewant des pèlerins sur le Chemin de Compostelle pour mon film, j’ai pu voir qu’on était nombreuses et nombreux à avoir ce besoin de retrait. Le Chemin nous offre une bulle à l’abri du monde qui va souvent trop vite. ⁣J’aime l’idée de m'offrir des temps de « retraites » régulièrement pour réaliser des projets, des expériences ou des voyages au long cours, plutôt que d’attendre mes vieux jours pour pouvoir prendre vraiment ma retraite. Je voyage, non pas pour me fuir mais pour me rencontrer plus en profondeur. Quand je change d’horizon, je ne vois pas la vie de la même façon, je suis plus inspirée pour l'écriture et je respire aussi différemment. D’autres facettes de moi se révèlent et j’ai envie d’aller les découvrir. En partant sur le chemin de Saint-Jacques, j'avais besoin de vivre au jour le jour, d'être dans la nature et me retrouver dans cette simplicité. Je souhaitais me découvrir un peu plus et me sentir plus libre. J'ai décidé de faire le premier pas sur ce chemin et de me laisser porter par ce qu’il me fera découvrir et expérimenter. Je ne savais pas encore où il me mènerait, mais j’avais envie de lâcher prise et de laisser de côté ma tendance à tout vouloir planifier et contrôler, de laisser plus de place à l’inconnu, en suivant ma bonne étoile. Je ne veux plus fuir mes désirs, me fuir moi-même à travers des « il faut » et des « on doit », en acceptant une situation qui ne m’épanouit pas complètement, sans essayer de vivre autre chose qui m’attire et m’appelle. »

Pauline poursuit notre conversation avec ses paroles pleines de sagesse : « je suis toujours en chemin. Quand on avance dans la vie, il y a parfois des moments où il y a juste à faire un pas devant l’autre, sans se poser de questions. ⁣Il n’y a qu’une seule route, c'est facile. ⁣Il y a d’autres moments où nous nous trouvons face à plusieurs routes possibles. ⁣Mais il n’y a pas de panneaux qui indiquent clairement où elles mènent. ⁣Nous pouvons nous retrouver paralysés pendant des mois, voire des années au milieu de ces carrefours de la vie, à attendre qu’un panneau plus clair nous indique la bonne direction à prendre. ⁣Choisir une route, c’est renoncer à toutes les autres. ⁣Ne pas choisir de route, c’est renoncer à sa vie. Ce que j'ai compris, c’est que tous ces chemins, bien qu’ils passent par des paysages bien différents mènent à la même destination. Qu’importe la route que nous choisissons, ce qui compte c'est que nous allons expérimenter davantage qui nous sommes et c’est peut-être simplement cela la voie à suivre. Parfois, le Chemin ne nous donne pas ce dont on envie. ⁣Il nous donne ce dont on a besoin. J’ai intégré ce principe en comprenant que le Chemin sait exactement ce dont j’ai le plus besoin à chaque instant. ⁣J’apprends à avoir une gratitude infinie pour tout ce qui m’est donné d’expérimenter, avec de moins en moins de résistance. ⁣ J’apprends à être plus honnête avec moi-même sur mes réels besoins, derrière les conditionnements de la société. C’est la meilleure façon de marcher sur le Chemin, avec plus de légèreté et de joie, main dans la main avec la Vie. ⁣Être en mouvement permanent et avoir pour seule maison son sac à dos, c’est aussi, pour moi, une manière de faire face à l’incertitude permanente de la vie, sans savoir à l'avance où je vais dormir le soir, ce que je trouverai à manger, les rencontres que je ferai. Dans cette incertitude permanente, je me sens plus vivante que jamais, à l'écoute de moi-même. J’avais pris d'ailleurs l’habitude dès le début de cette aventure de laisser mon téléphone en mode avion durant toute la journée et de le rallumer environ un soir sur deux. ⁣Cela m’a énormément aidé à faire le vide dans ma tête et retrouver la paix. ⁣Je me suis d'ailleurs mise à beaucoup écrire sur le Chemin de Compostelle, alors que je n’écrivais pratiquement pas dans au quotidien, dans "ma vie d'avant". J’avais aussi une petite caméra pour filmer et faire quelques interviews pour ma chaîne YouTube et ma page facebook Pauline – Across the Worlds.»

Justement Pauline, comment t'es venue l'idée de faire de ton aventure un film?


« Ce projet m’est littéralement tombé dessus. C'était écrit comme on dit !!! Au début, c'est en marchant sur le Chemin que j’ai eu l’idée de réaliser ce film. J’avais envie de comprendre ce qui pousse quelqu’un à quitter sa zone de confort pour partir marcher aussi longtemps. Je filmais sans trop penser à l'avance à quoi me serviraient toutes ces images et quelle forme cela pourrait bien prendre par la suite, mais lorsqu'un ami pèlerin rencontré dans un gîte d'étape m'a proposé de me filmer durant quelques jours en marchant, petit à petit, l'idée de réaliser un film a fait son chemin. En rentrant chez moi, j'ai donc monté mon film et je l'ai proposé à un festival de voyage, juste comme ça, avec l'idée de partager simplement cette belle aventure. Contre toute attente, le film a été projeté par la suite dans de nombreux festivals de voyage, des cinémas, même une église, des restaurants, etc... Puis lorsque l'association "On passe à l'acte" m’a proposé d’allonger la durée du film et d’en faire un DVD et un VOD, j’ai à nouveau douté de ma capacité à le faire. « Seule, je n’y arriverai pas » me disait ma maudite petite voix. « Mais tu n’es pas seule, tu ne seras jamais seule, laisse le film se faire », répondit mon autre voix intérieure. ⁣Depuis le début de cette aventure, les aides dont j’ai eu besoin se sont finalement présentées à moi au fur et à mesure que j’avançais. Tout n’a pas été aussi fluide tout le temps, c'est vrai, j'ai dû résoudre quelques problèmes techniques, mais avec du recul, en allant de l'avant, j'étais convaincu que l’aide dont j’avais besoin à l’instant allait se présenter, pas forcément au moment où je croyais en avoir le plus besoin, mais au bon moment, quelques pas plus tard. ⁣C’est comme marcher dans une forêt sombre, la lumière se révèle en continuant à marcher. Je voyais tous ces pèlerins marcher sur leur propre chemin, rencontrer des embûches, mais avancer quand même et rencontrer finalement le lendemain de grandes joies. Quand je vois l’émotion que mon film suscite, quand je reçois les messages de remerciements et quand je vois aussi la joie que j’ai eu à le réaliser, je ne regrette pas tous ces efforts pour en arriver là. L'engouement des personnes ayant vu le film m'a donné envie de créer une version plus longue d'une heure et plus complète, sortie en DVD et en VOD. Mon intention est aussi de montrer qu’on peut partir de zéro et réaliser un film qui sera diffusé dans des cinémas, des festivals et surtout qui touchera des gens. Ce film n’aurait pas pu voir le jour sans l’intervention, l’aide de dizaines de personnes : d'abord les personnes interviewées qui ont accepté de se confier avec autant d’authenticité sur leur Chemin, toutes celles qui m’ont inspirée par leur générosité lors de mon propre chemin, les personnes qui m’ont aidée pour le tournage des images, celles qui ont apporté leur regard sur le montage, celles qui m’ont accompagnée dans le mixage son et l’étalonnage à la fin et qui distribuent aujourd'hui le film. Sans me sentir soutenue comme ça, je n’aurais certainement pas réussi à trouver l’énergie suffisante pour mener à bien ce projet. Comme sur le Chemin, c’est souvent dans les moments où j’allais pratiquement abandonner qu’une main tendue se présentait à moi. ⁣Je ne sais pas où ce film m’emmènera ces prochains mois, mais j’ai très envie qu’on se ballade lui et moi dans pleins d’endroits à travers la France, pour une tournée de projection quand ce sera à nouveau possible en 2021, je l'espère. ⁣ »

C'est tout le bien que je te souhaite Pauline. Je recommande ce film qui parle d’une génération de pèlerins, prêts à questionner leurs habitudes, à s’ouvrir au monde, à l’inconnu et à la magie de la vie.

Si vous voulez organiser une projection du film, n'hésitez pas à contacter Pauline qui se fera un plaisir de l'organiser à vos côtés. Elle propose en général une soirée d’un format d’1h30 à 2h avec :

– une conférence d’environ 15 minutes sur les raisons pour lesquelles elle a décidé de partir marcher sur le Chemin et ce qu'il lui a apporté.

– suivie de la projection du film actuel (d'une durée de 55 minutes)

- puis un temps d’échanges sous forme de questions-réponses d’environ 30-40 minutes avec le public.

Plus d'infos :


Sur You tube : en 3 ans, Pauline a publié plus de 50 vidéos sur les thèmes du bonheur, de la spiritualité, la loi de l’attraction, le chamanisme, l’ayurvéda etc... ⁣

Sur son compte Instagram pour voir toutes ses photos,

Sur sa page facebook pour suivre toute son actualité et ses nouveaux projets,

Sur son site internet : environ une fois par mois, Pauline envoie une lettre d'information dans laquelle elle partage les articles de son blog (sur le Chemin de Compostelle, le chemin intérieur, le voyage vers soi), les vidéos et interviews du mois, les événements autour du film, elle y intègre aussi des réflexions spontanées.

Pour celles et ceux qui souhaitent recevoir sa newsletter, c’est par ici pour s’inscrire :


Pourquoi tu marches ?


Je marche pour me rapprocher de mon Essentiel.⁣⁣

Je marche pour laisser le bruit de mes pas couvrir le brouhaha de mon mental. ⁣⁣

Je marche car je crois qu’autre chose m’attend. ⁣⁣

Je marche pour ressentir la caresse du vent et sentir l’odeur de la pluie. ⁣⁣

Je marche pour laisser le mouvement de mon corps amener un mouvement dans mon esprit⁣⁣

puis peu à peu, je remarque que je marche sans désir ni destination,⁣⁣

sans autre justification que le plaisir de marcher.⁣

Je marche. ⁣⁣

Il n’y a plus de pensées. ⁣⁣

Les mots sont de trop. ⁣⁣

C’était peut-être ça l’essentiel que je cherchais.

Pauline Wald

Pour prolonger ce joli texte, je terminerai par une citation de Jean de la Bruyère :

« Il n’y a point de chemin trop long à qui marche lentement et sans se presser » ⁣


Buen camino !!!


Lionel de Compostelle



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