De multiples chemins mènent à Compostelle au départ de la France, du Portugal, de la Suisse, de l'Italie, de la Belgique etc...
Certains ont même choisi de commencer ce périple de chez eux, comme cela se faisait à l'époque médiévale.
Malgré tout, de nombreux pèlerins se demandent encore où doit commencer leur chemin de Saint-Jacques ?
On pourrait considérer que n'importe quel endroit constituera un bon point de départ, car au delà de l'exploit sportif, cette randonnée pas comme les autres, reste avant tout une démarche personnelle, spirituelle et religieuse.
Le chemin est la destination !!! C'est le principal enseignement que j'ai retenu de ces 2 000 km parcourus à pied.
Cependant, pour toute chose il doit y avoir une règle (bonne ou mauvaise). Pour obtenir la fameuse Compostela, le "diplôme" attestant de l’aboutissement de votre pèlerinage, il vous faudra parcourir au minimum les 100 derniers km à pied ou 200 km à vélo.
Pour pouvoir justifier toutes vos étapes à votre arrivée à la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle, il est conseillé de faire appliquer au moins 2 tampons par jour sur votre crédenciale dans les auberges, bars ou commerces. C'est un petit carnet en papier cartonné qui vous servira de « passeport de pèlerin». Pour obtenir une crédenciale, vous pouvez vous adresser à des associations jacquaires qui en vendent à des tarifs très raisonnables (entre 5 et 10 euros), mais vous pouvez aussi vous en procurer tout au long du chemin.
6 itinéraires (avec leurs variantes) sont reconnu officiellement pour arriver à la Cathédrale de Santiago : le chemin Français (Camino Francès), Primitif (Camino Primitivo), le chemin du Nord (Camino Norte), Anglais (Camino Inglés, la Via de la Plata ou encore le chemin portugais.
1- Sur le Camino Francès vous partirez à pied de la ville de Sarria (située en réalité à 114 km de Santiago). Si vous voulez vraiment faire les cent derniers kilomètres du Chemin Français, vous devrez commencer à Morgade, un petit village qui ne dispose d'aucun hébergement.
2- Sur le Camino Norte le départ se fera à pied depuis la ville de Ribadeo au bord de l'Océan Altantique.
3- Sur le Camino Primitivo, ce sera un départ depuis Lugo.
4- Sur le chemin portugais vous partirez à minima de Tui, ville espagnole de la province de Pontevedra en Galice ou de la ville portugaise de Ponte de Lima.
5- Sur le Cammino Inglés vous partirez depuis Ferrol.
6- Pour la Via de la Plata, ce sera un départ depuis la petite ville de Ourense.
Mais alors pourquoi 100 km à pied pour obtenir la Compostela ? et pas 300 km ? 800 km ?
Si vous le souhaitez, vous pouvez bien sûr faire plus de kilomètres comme moi. Ce qu'il faut savoir, c'est que seuls les 100 derniers kilomètres seront pris en compte par bureau d'accueil des pèlerins à Santiago.
Historiquement, le chemin de Compostelle n'a jamais été un pèlerinage de courte distance limité à la seule Communauté autonome de Galice. Les chemins de Saint-Jacques ont d'ailleurs été désignés "itinéraire culturel Européen" en 1987 par le Conseil de l'Europe.
Cependant, avec l'augmentation considérable du nombre de pèlerins ces dernières années, la valeur symbolique (culturelle, religieuse et spirituelle) de la Compostela est de plus en plus dévaluée, car accordée au plus grand nombre.
Pour ne pas perdre la magie du chemin de Saint-Jacques, ce pèlerinage doit être reconsidéré comme un bien commun et non pas comme un produit touristique segmenté en portions autonomes et sans aucun lien entre elles.
Aujourd'hui, on peut regretter le manque de place dans les hébergements dans les dernières étapes de Galice. Au-delà de la difficulté qu'ont certains pèlerins à trouver un hébergement (hors système de réservation), cela génère, pour les municipalités d'importants problèmes d'organisation à certaines époques de l'année.
Adopter la règle des 300 km à pied pour obtenir la Compostela, permettrait sans doute de réconcilier les pèlerins au long cours et ceux qui se contentent de plus petites distances.
Pour ne pas enterrer les valeurs et traditions jacquaires des onze siècles précédents, il serait utile de relancer le débat entre les différents acteurs du chemin de Compostelle.
Aujourd'hui, plus de la moitié des pèlerins qui arrivent à Santiago sont partis de Sarria, c'est-à-dire de la ville la plus proche pour accomplir les 100 km requis pour obtenir la Compostela. La raison en est facile à comprendre: ils veulent ce bout de papier, tout en marchant le moins possible pour cela. Si une nouvelle règle "des 300 km" est instaurée pour avoir droit à ce magnifique "diplôme", que va-t-il se passer ? Ce ne seront plus les 100 derniers km qui seront envahis de ces "turigrinos" que ne supportent plus les Galiciens, mais les 300 derniers !
La seule solution est de supprimer la Compostela, qui ne sert à rien et n'est pas dans l'esprit du Chemin.